
Raconter les Plumes en Fête
L'écriture a toujours conduit ma vie.
Des errements de mes premières nouvelles, aux innombrables textes que j'ai lancé par inspiration ciné ou gaming, jusqu'à mon tout dernier roman... j'ai toujours eu de l'encre dans les veines.
Et longtemps, cette passion est restée vaine.
J'ai rédigé ma première nouvelle, « Time dinosaurs », en 1995. Inspirée par un diplodocus en plastique émergeant de la mousse de mon bain, je ne vous la conseille pas. La suivante, « Cop vs. Predator » n’est pas plus reluisante. La troisième, écrite à quatre mains avec mon meilleur pote, « L'invasion des mutants », est bien meilleure, mais elle demeure introuvable. Tant pis pour vous.
Dès mon enfance, j'ai fantasmé l'édition. Le kif ultime d'avoir son œuvre imprimée et reliée, trônant fièrement dans la bibliothèque entre deux romans de référence. J'ai écrit, un peu en Primaire, énormément en Secondaire.
Une vie de journaliste s'est jointe à celle de romancier, grâce à une courte mais jouissive parenthèse de correspondant local de presse. À l'image de mes fantaisies fictionnelles, une passion de l'ombre, au public restreint mais érigée en pilier incassable de ma personnalité. Mon rêve a longtemps été de vivre de ma plume, unique rempart contre l'obscurantisme d'une partie de ma vie qui n'a pas été la plus folle.
J’ai récemment animé une réunion de la Commission « Lecture, Expression & Société », dont je suis référent ici, au centre culturel Action-Sud. Un groupe de citoyens passionnés par la lecture, et l'écriture. J'y ai officiellement présenté ce projet Plumes en Fête, et l'adhésion a été unanime. Avec de tels outils entre les mains, je vais sans doute permettre à des artistes, plumes de l'ombre comme je le fus jadis, de briller au grand jour, et pourquoi pas, d'accéder au Graal de l'édition.
J'ai réalisé un premier objectif en devenant rédacteur en chef du magazine Enviroin, édité par le Centre culturel. Je réalise le second en lançant un Salon des auteurs. Comme si, depuis cet autre côté que j'ai fantasmé des années durant, je tendais les mains que j'aurais adoré saisir, adolescent.
Le moi de 1995 serait tellement fier.
Mieux que quiconque, je ressens l’importance de la plume, son pouvoir tour à tour incisif, protecteur ou salvateur. J’ai goûté au réconfort de coucher mes maux sur le papier, au plaisir de les faire lire, à la satisfaction qu’ils puissent marquer les gens, et les inciter à me rejoindre. Un million d’obstacles ont façonné le gosse frappé par la créativité à la vue d’une tête de diplodocus recouverte de bain moussant, pour en faire un réceptacle de souffrance et de frustration, mais aussi d’espoir et de positivité.
Souvent, le discours de Russell Crowe à son fils Kal-El dans le sublime « Man of Steel » de Zack Snyder me revient, et résonne dans mon esprit comme une mission : « Tu donneras au peuple de la Terre, un idéal à atteindre. Ils se rueront sur tes pas. Ils trébucheront, ils tomberont. Mais le moment venu, ils te rejoindront dans le soleil. Le moment venu, tu les aideras à accomplir des miracles ».
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Un peu hautain, de se comparer à Superman ? Certes, je ne dispose ni de la musculature saillante de Henry Cavill, ni de son fort joli costume. Mais je suis animé par la même envie de changer les choses, et la même vision, que l'humain est capable de merveilles. J'insiste sur le fait que si vous pensez que je ressemble à Superman, vous allez être atrocement déçu.
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Bienvenue dans les Plumes en Fête.
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Raphaël HENNEBOIS
Animateur culturel à Action-Sud
Référent du Salon des auteurs